Environnement : Trafic du bois rose en Casamance, on dénombre une perte de plusieurs hectares

La Casamance verte, comme on l’appelle affectueusement, grâce à sa forêt dense et son paysage verdoyant. Aujourd’hui, cette région souffre de plus en plus à cause de trafic  du bois rose. Ces six dernières années, on estime que 10 000 hectares de forêts ont été abattus alors que des mesures de protection, au niveau national et international sont mises en place.

En Casamance, un million d’arbres ont été abattu illégalement, soit un tiers des forêts de la région, selon l’Institut d’Etudes de Sécurité de Dakar. La situation s’est aggravée depuis une dizaine d’années, notamment à cause de l’augmentation de la demande de bois de rose en Chine, où il est très prisé pour la fabrication de meubles de luxe.

Le bois est transporté de la région de Casamance vers la Gambie voisine pour ensuite être exporté en Asie. Résultat: la Gambie est le deuxième exportateur africain de bois de rose vers la Chine alors que ses forêts sont presque entièrement décimées. La valeur de ces exportations est estimée à près de 300 millions de dollars au cours de ces six dernières années selon la BBC.

Des accords internationaux sont pourtant censés protéger le bois de rose. Le Sénégal et la Gambie sont tous les deux signataires de la convention sur le commerce international des espèces de faunes et flores menacées d’extinction. Une convention qui doit soumettre les pays à une réglementation très stricte sur les exportations. Mais qui, selon de nombreuses ONG, est loin d’être respectée.

Ainsi, le Sénégal a perdu plus des dizaines d’hectares de forêts en raison du trafic illégal. La Chine est le principal pays importateur de bois de rose. En 15 ans, le volume de ses importations est passé de 200 000 m3 à plus de 1,1 million de m3 en 2017, souligne Trial International (une organisation non gouvernementale qui lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice). Jusqu’en 2009, la Chine se fournissait principalement auprès de l’Asie du Sud-Est, mais depuis quelques années, le commerce s’est orienté vers l’Afrique, à Madagascar, en RDC Congo et au Sénégal.

L’ONG affirme qu’en 2016, plus des trois-quarts des importations de bois de rose en Chine proviennent d’Afrique de l’Ouest. Ainsi, une enquête intitulée « les arbres qui saignent » diffusée en mars sur la BBC, montrait que depuis 2017 quelque 300 000 tonnes de bois de rose du Sénégal auraient été exportées vers la Chine depuis la Gambie.

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