L’organisation météorologique mondiale vient de présenter ce 18 mai son dernier rapport sur « l’État du climat mondial en 2021 ». Il confirme que les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées sur Terre.

« Nous n’avons plus de temps. » Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guteres ne souhaite pas minorer son propos face au constat une fois de plus alarmant sur l’état du climat. « Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une autre année ne devienne la plus chaude jamais enregistrée », a renchérit Petteri Taalas, le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale.
Le rapport, fruit de la contribution de dizaines d’experts des États Membres, montre notamment qu’en 2021, la température moyenne sur la planète était supérieure d’environ 1,11 °C (± 0,13 °C) à sa valeur préindustrielle. Le changement climatique est par ailleurs observé de près par l’OMM en raison des conditions météorologiques extrêmes enregistrées chaque année. La météo étant précisément la traduction au quotidien du dérèglement climatique. « Le climat est en train de changer sous nos yeux » a confirmé le Secrétaire général de l’Organisation Météorologique Mondiale, Petteri Taalas.
— La concentration des gaz à effet de serre
Les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau sommet mondial en 2020, lorsque la concentration de dioxyde de carbone (CO2) a atteint 413,2 parties par million (PPM) dans le monde, soit 149% du niveau préindustriel.
Lire la vidéoIls ont continué d’augmenter en 2021 et au début de 2022. Et les confinements liés à la pandémie de Covid-19 n’ont eu aucun impact sur les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, selon Taalas. Pour rappel, la Terre renvoie une partie des rayons solaires qu’elle reçoit, vers l’atmosphère. Contrairement à l’oxygène et l’azote, les gaz à effet de serre absorbent et les renvoient sur Terre, ce qui participe grandement à son réchauffement.
En 2021, la température annuelle moyenne mondiale a dépassé d’environ 1,11 °C (±0,13) la moyenne préindustrielle de la période 1850-1900, tout en restant inférieure à celle constatée au cours des années récentes. La raison ? Deux épisodes de la Niña, phénomène climatique qui se traduit par une diminution de la température à la surface des eaux de l’est de l’océan Pacifique, ont eu lieu en début et en fin d’année. Les inondations ont entraîné un préjudice économique de 17,7 milliards de dollars des États-Unis dans la province chinoise du Henan, et l’Europe occidentale a connu à la mi-juillet des inondations comptant parmi les plus graves jamais enregistrées, avec des pertes économiques supérieures à 20 milliards de dollars en Allemagne. Le bilan humain a également été très lourd.
L’ouragan Idaa été le plus destructeur de la saison dans l’Atlantique Nord, touchant terre en Louisiane le 29 août et occasionnant des pertes économiques estimées à 75 milliards de dollars aux États-Unis.
— Sécheresse extrême
La sécheresse a touché de nombreuses régions du monde, donc la Corne de l’Afrique, le Canada, l’ouest des États-Unis, l’Iran, l’Afghanistan, le Pakistan et la Turquie. En Amérique du Sud subtropicale, ce phénomène a provoqué d’importantes pertes agricoles et a perturbé la production d’énergie et le transport fluvial.