La pollution serait responsable de près de 800.000 morts par an en Europe et 8,8 millions dans le monde, selon une nouvelle étude. En France, un décès sur 1.000 serait ainsi attribuable à la mauvaise qualité de l’air. Face à ces chiffres, vient s’ajouter de la flambée des cas de Covid 19 due à la pollution de l’air.

En effet, après plusieurs mois d’étude, des chercheurs de l’université d’Insubria, à Varese en Italie, ont établi un lien entre une hausse du nombre de cas au Covid-19 parmi les populations les plus exposées à la pollution atmosphérique.
Au début de la pandémie, au printemps 2020, des chercheurs de l’université de Turin (Italie) ont supposé qu’il y avait un lien entre la pollution de l’air et la propagation accrue de la Covid-19. Après plusieurs mois d’étude, des chercheurs de l’université d’Insubria à Varese (Italie) ont établi un lien entre une hausse du nombre de cas au Covid-19 parmi les populations les plus exposées à la pollution atmosphérique, en étudiant le rôle de plusieurs polluants (particules fines de 2,5 micromètres de diamètre ou PM2,5, les PM10, des oxydes nitreux et l’ozone troposphérique).
Ils ont établi qu’une concentration en augmentation de 1 microgramme par mètre cube d’air des PM2,5 accroîts de 5% le taux d’infection au Covid-19, dans un article publié en ligne le 10 janvier, dans la revue Occupational & Environmental Medicine. Soit une aggravation de près de 300 cas pour 100.000 habitants par an.
Les études récentes, publiées pendant la période de confinement, montrant une augmentation du nombre de cas et de décès par Covid-19 dans les zones plus polluées sont peu nombreuses et doivent être considérées avec prudence.
En revanche, les données acquises depuis plus de 20 ans par Santé publique France et par le biais d’autres travaux publiés dans la littérature sur d’autres épidémies ont permis de rappeler que l’exposition à court et long terme à la pollution atmosphérique est un facteur de risque à l’origine de maladies aiguës et chroniques respiratoires et cardiovasculaires.
De plus, la pollution favorise l’inflammation et diminue la réponse immunitaire de l’organisme face aux infections. Il est donc raisonnable de considérer la pollution de l’air comme un co-facteur de morbi-mortalité par COVID-19.
Indépendamment des nombreuses questions qui demeurent encore aujourd’hui ouvertes sur la question des liens entre pollution de l’air et COVID-19, Santé publique France a attiré l’attention de l’OPECST sur l’impact potentiel que peut engendrer une reprise brutale de l’activité sur la santé des populations les plus vulnérables.