Environnement : Chaque jour, il court 42 km pour ramasser les masques jetés par terre et les transformer en habits

Clément Chapel, un sportif de 30 ans originaire d’Isère, s’est lancé un défi insolite pour sensibiliser la population sur la pollution liée aux masques. Il court 42 km quotidiennement et ramasse sur son chemin tous les masques abandonnés au sol. Une fois récoltés, ils sont transformés par une artiste installée à Rochefort (Charente-Maritime).

Depuis le 28 février 2022, le trentenaire court 42 km par jour dans les rues de grandes agglomérations et ramasse les masques jetés par terre. Un défi sportif mais aussi environnemental qui a débuté à Saint-Etienne et s’est achevé à Lyon le 6 mars 2022. Au bout de trois jours de course, il collectait déjà 1 150 masques.

Clément Chapel

Des créations uniques

En moyenne, le sportif en récupère 300 par jour. «Il y en a vraiment partout, nous assure-t-il. Mais, j’en trouve encore plus sur les parkings des centres commerciaux. Dans les centres-villes, on les voit moins parce que les services publics nettoient les rues.»

Après son marathon quotidien, il stocke les masques dans d’immenses sacs. Ils seront ensuite acheminés jusqu’à l’atelier de l’artiste Marion Lescaut à Rochefort (Charente-Maritime) pour qu’ils soient transformés. Depuis le début de la pandémie, elle crée des vêtements à partir des masques et partage ses idées sur son compte Instagram baptisé Carnet de Mimi. Des habits et des accessoires de mode qu’elle ne porte pas tous les jours mais lors d’événements pour alerter sur la situation. «Jai décidé de mettre sur mon corps ce que les personnes ne voyaient pas.»

Une pollution pérenne

Une démarche pour rappeler que les masques sont fabriqués à partir de polypropylène. « Du plastique, schématise la jeune femme originaire de Lille (Nord). Ils vont mettre 450 ans à se décomposer dans la nature, nos océans, les écosystèmes. » Clément Chapel, qui se qualifie comme un « éco-aventurier » ou encore « un athlète jardinier », partage cette vision et son inquiétude.

Cette sensibilité à l’environnement est née après un burn-out. Alors qu’il se trouve en voyage en Australie, Clément Chapel chausse ses baskets pour aller courir et il tombe «sur des canettes tous les 20 mètres». C’est le choc. «J’étais sur une île paradisiaque! Je me suis dit: ‘Pas ici! Ce nest pas possible.’» De retour en France, en mai 2020, il s’est lancé dans la chasse aux masques.

Les mois passent et le constat de Clément Chapel est assez sombre. «Rien ne saméliore. Il y a toujours autant de déchets partout.» Pour faire entendre son message, il prévoit deux opérations coups de poing : il exposera toutes les protections ramassées durant sa semaine de marathons à Lyon puis il va courrir durant 24 heures non-stop dans les rues de Paris début avril à la recherche de masques abandonnés.

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