Aller au cinéma ou remplir son chariot ? En pleine flambée d’inflation, les salles obscures, que certains jugent trop chères, espèrent faire revenir le public pour la Fête du cinéma, de dimanche à mercredi, avec ses places à quatre euros pour tous.
L’opération sera l’occasion de renforcer le succès de films déjà sortis, comme « Elvis » ou « Jurassic World : Le Monde d’Après », profitera à une nouveauté comme « Irréductible » de Jérôme Commandeur et espère redonner l’envie de voir des films d’auteur, comme « Decision To Leave » de Park Chan-Wook, présenté à Cannes et sorti mercredi.

Force est de constater que de nombreux spectateurs n’ont toujours pas retrouvé le chemin des salles : « On lutte contre un seul ennemi, le canapé, qui est gratuit ! », explique Aurélie Delage, la dirigeante du Megarama de Garat, dans les environs d’Angoulême.
Selon les derniers chiffres du CNC, les salles françaises, l’un des réseaux les plus denses au monde, ont vendu 62 millions de billets sur les cinq premiers mois de l’année. Soit une fréquentation en recul d’un tiers par rapport à 2019, année record avant la pandémie, et de 20% par rapport aux précédentes.
Les cinés sont sauvés par une poignée de blockbusters : « Top Gun : Maverick », qui a dépassé les 3,8 millions d’entrées, devant les super-héros de « Doctor Strange » et « Batman »…
« C’est le spectacle qui va redonner envie au public de venir au cinéma », escompte Marc-Olivier Sebbag, le délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), qui observe un « redressement progressif » de la fréquentation.
– « Pas un luxe » –
Mais au niveau européen, l’Unic, association qui représente les salles et a chiffré à 19 milliards d’euros leur perte de revenus à cause du Covid, s’inquiète déjà de l’inflation : « l’une des principales raisons pour ne pas retourner au cinéma est la hausse du coût de la vie », vient-elle de souligner dans son rapport annuel. Lire la suite