« Ce n’est pas vous qui alliez raconter mon histoire, si je vous dis faites-moi un film sur la colonisation, pourquoi vous le feriez, qu’est-ce-que c’est pour vous la colonisation ? C’est à nous de défendre notre propre cause, notre propre histoire et puis la montrer » Sarah Maldoror.

Son « cinéma » est qualifié comme étant poétique, politique et engagé. Elle est aussi pionnière du cinéma africain. Sarah Maldoror a appris le 7ème art au Moscou et elle y rencontre le réalisateur sénégalais Sembène Ousmane. De retour à Paris elle fait une rencontre déterminante, l’écrivain et homme politique angolais Mario de Andrade, alors en exil, fondateur du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) en lutte contre le Portugal, pays colonisateur. De Andrade deviendra son compagnon. En 1966, tous deux s’installent à Alger, capitale d’un pays indépendant devenu épicentre de l’activité révolutionnaire internationale. Sarah Maldoror fait ses premières armes comme réalisatrice en participant notamment comme assistante au film devenu célèbre « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo. Elle conçoit ensuite ses premiers longs-métrages en Guinée-Bissau et au Congo. Sarah Maldoror décède le 13 avril 2020 à Saint Denis en France.
Et aujourd’hui, cette réalisatrice noire est rendue hommage au Palais de Tokyo à Paris. Dans une exposition intitulée « Sarah Maldoror : Cinéma Tricontinental » (jusqu’au 20 mars 2022), le public pourra découvrir ou redécouvrir l’œuvre encore peu connue de la cinéaste et documentariste engagée dans de nombreux combats féministes, anticolonialistes et antiracistes relate outremers360.
Au total, Sarah Maldoror a réalisé une quarantaine de films, courts-métrages et documentaires dans sa carrière. Au Palais de Tokyo, l’exposition qui lui est consacrée revient sur ses engagements marqués par la négritude, le surréalisme, le panafricanisme et le communisme. Celle-ci est divisée en deux parties. L’une est constituée de projections en continu, toute la journée, de courts-métrages de la réalisatrice (à partir de 12h30), et l’autre d’une scénographie rassemblant des documents et peintures, installations, photographies et sculptures diverses rappelant l’œuvre et la vie de cette grande pionnière du cinéma.