Elle est méconnue de la jeune génération, Safi Faye est une réalisatrice Sénégalaise née en 1943. On la présente comme étant une des premières réalisatrices noires africaines. Et avec la camerounaise Thérèse Sita Bella, elles ont ouvert la voie à d’autres.


Safi Faye c’est des grandes réalisations comme :
1972 : La passante, court-métrage
1975 : Kaddu Beykat (Lettre paysanne), long-métrage
1979 : Fad’jal (Arrive Travaille), long-métrage
1979 : Goob Na Nu (La récolte est finie)
1979 : Man Sa Yay (Moi, ta mère)
1981 : Les âmes au solei…
Au fil des années on l’a reproché de ne faire que des documentaires et ignorer la fiction, elle relate « J’ai voulu voir, ce que c’est la fiction et je me suis mise à écrire, à trouver de nouvelles images, j’ai adapté et j’ai demandé des avis. Puisque mes imaginations viennent de ce que j’ai vécu, des valeurs qu’on m’a inculquées et de l’éducation qu’on m’a donnée ».
Quelques années plus tard, le monde découvrait Mossane qui est un chant d’amour dédié à la femme africaine. La réalisation du film Mossane a duré 8 ans selon le site africavivre. Le film a été projeté au festival de Cannes en 1996.
MOSSANE de Safi Faye, est un chant d’amour dédié à la femme africaine, le film part d’une légende, invoque esprits et divinités tout en s’ancrant dans la réalité du village de Mbissel en pays sérère, dont elle rend compte des us et des coutumes. Safi Faye affirme « Pour Mossane, je voulais la fille la plus noire, noire jusqu’à être bleue »
Elle est considérée comme celle qui a boudé le FESPACO mais elle insiste et persiste « je n’ai pas besoin d’être partout, je laisse mon travail et mes œuvres le faire à ma place. Si un travail est bien fait, il sera apprécié par tout le monde »
Si Mossane est donc officiellement de la « fiction », on y perçoit l’attention répétée à la religion des Sérères, objet déjà d’une thèse de doctorat de la part de la réalisatrice Safi Faye, de leur cadre comme de leur mode de vie, des traditions qui régissent leur société et qu’on retrouve ici : la promesse de mariage conclue dès la naissance de l’enfant entre deux familles, les hommages et les dons rendus au bras de mer contigu comme à un baobab altier qui trône en monarque, la dot, la partition des griots danseurs et saluant leurs financeurs lors des cérémonies de fête, le rôle toujours subordonné des femmes.
